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Juil 09

La poule et le grillage

Il y a des individus qui semblent marqués par la fatalité.Art

Que ce soient leurs maladies, leurs opérations, leurs accidents, leurs mésaventures, c’est une liste sans fin.

Pas de chance ou ???

 

Des statistiques nous apprennent que ce sont souvent les mêmes personnes qui sont hospitalisées. Huit, dix séjours et ce depuis l’enfance, alors que d’autres n’y sont jamais allés. On me citait une personne qui a subi 11 interventions chirurgicales.

On retrouve les mêmes statistiques pour les agressions.

Lors d’un stage, un participant me racontait qu’il s’était fait dépouiller trois fois. Une fois son blouson, une fois ses baskets, une fois sa sacoche.

Une dame était désolée parce qu’elle s’était fait éconduire quatre fois par les compagnons qu’elle avait, et les quatre fois de la même façon.

J’ai eu l’occasion d’organiser à plusieurs années d’intervalle, des réunions regroupant tous mes amis. Certains ont annulé  trois fois la veille, avec la même excuse.

 

 C’est ainsi que nous attirons à nous des événement douloureux voire dramatiques, que nous appelons « manque de chance » alors qu’ils ne sont  que la conséquence de nos comportements.

J’ai eu comme élève une dame qui avait passé son enfance à s’entendre dire : « si l’on avait eu un garçon ! »  A 50 ans, elle s’habille comme un garçon, elle est coiffée comme un garçon, elle est chauffeur poids lourds.

Une autre m’expliquait que sa mère lui reprochait d’être venue à un moment où elle n’était pas désirée. Quelques années plus tard, un autre enfant est né. Il devint le préféré.  A Noël lorsqu’elle avait un cadeau à 50 francs, son frère avait un cadeau à 500 francs. Sa mère se vengeait sur elle. Toute sa vie elle en a subi la domination, incapable de prendre une décision personnelle. Eh bien, à 70 ans, elle choisit un compagnon qui la prive encore de toute liberté. 

Il change 17 fois d’emploi. A chaque fois ses patrons l’exploitent.

A cause de son mauvais caractère elle perd le compagnon qu’elle aime bien, son logement, tous les emplois qu’elle exerce.  

Il a déménagé quatre fois dans sa vie et changé quatre fois de femme. Il avait une maison à Pérouges avec une cheminée où l’on pouvait rentrer debout. Le rêve. Ça ne lui plaisait pas alors il a acheté une ferme dans le Périgord. Au bout de deux ans, le Périgord ne lui plaisait plus alors il a déménagé pour les Landes…Il n’est pas facile d’avouer son instabilité.

Parce qu’on ne fêtait pas les anniversaires dans sa famille, il interdit à sa femme de souhaiter les anniversaires à ses enfants….

Elle suit un régime complètement absurde, à l’encontre de toutes les règles fondamentales de la nutrition. Elle a des problèmes digestifs en permanence, mais elle continue.

 

Comment expliquer que l’on préfère faire des choix qui nous mettent dans des situations douloureuses plutôt de changer quoi que ce soit ? Nous répétons toujours les mêmes comportements et nous nous cachons la réalité en accusant quelqu’un ou quelque chose d’autre.

Si ce qui m’arrive n’est pas de ma faute, il n’y a aucune raison pour que je change.

La personne qui est en retard dit rarement : « je suis en retard parce que je ne suis pas partie à l’heure ! » C’est parce qu’il y a eu un camion, un passage à niveau, un accident…

Pour entamer un changement, il faut admette que l’on a une part de responsabilité dans l’événement. 

J’ai eu en consultation une dame qui était homosexuelle. La première chose qu’elle me dit : « c’est de la faute de mon mari, il ne m’a pas rendue heureuse ! »

 

Connaissez-vous l’histoire de la poule et du grillage ?

Des tests ont été réalisés avec des poules et avec des chiens.

On donne des graines à une poule, que l’on place de l’autre côté d’un grillage.

Que fait la poule ? Elle saute contre le grillage toujours au même endroit. Elle n’a pas idée de chercher un autre passage. 

A l’inverse, si l’on met derrière le grillage la pâtée du chien, il va faire le tour de l’enclos, il va chercher à passer dessus, dessous, jusqu’à ce qu’il trouve une faille.

Nous perpétuons des comportements négatifs pendant des années sans jamais avoir idée de les changer, à l’instar des poules qui se jettent toujours au même endroit contre le grillage.

 

Lorsque des événements douloureux semblent se répéter dans notre vie, ce n’est pas la fatalité, ce n’est pas une punition. C’est simplement quelque chose qui tente de nous faire comprendre que ce que nous faisons ne va pas.

Nous aurons tous à relever des défis, ça fait partie de notre passage sur terre.

Nous sommes venus pour évoluer, pour aller vers plus de joie et de bonheur.

C’est notre condition d’êtres, libres et responsables.

Nos parents ont fait ce qu’ils pouvaient avec les connaissances qu’ils avaient. A nous de ne pas rester figés dans ces images négatives que nous avons reçues de la vie. Tant que nous fuirons derrière des : « c’est de la faute de ma mère, de mon père, de ma famille, de mon éducation », aucune possibilité de changer quoi que ce soit.

 

La dame qui m’a dit « mon mari ne m’a pas rendue heureuse » se trompe profondément.

Il n’y a personne qui nait avec le devoir de rendre heureux qui que ce soit. Un arbre est fait pour s’épanouir en tant qu’arbre, un oiseau en tant qu’oiseau, et un être humain en tant qu’être humain.

 Qu’est-ce qui empêche le Monsieur qui interdit à sa femme de souhaiter les anniversaires, d’arriver avec un gâteau pour la circonstance ? Qu’est-ce qui m’empêche de dire un affectueux bonsoir à mon conjoint lorsque je vais me coucher ou de dire à ma famille « ce soir on va tous au cinéma » ?

On entend dire des personnes « mon rêve ça serait de… » qu’est-ce qu’elles attendent ?

 

Nous avons la possibilité de vivre des vies de regrets, de rancœurs, de reproches ou des vies de tolérance, de joie.

Ce sont nos choix qui vont décider du résultat. 

Nous n’avons qu’une vie et il n’appartient qu’à nous de la rendre la plus joyeuse possible.

 

Je termine cet article sur une phrase d’Albert Einstein :

 « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent ».

 

Bonnes vacances.

 

(Photo, le lac d’Aiguebelette)

1 Commentaire

  1. de Chardon

    vient un temps où vivre dans un bourgeon est plus douloureux que le risque d’éclore.
    Nous sommes acteurs de notre vie et elle est si belle pour qui c’est la mener!

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