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Mar 11

L’invulnérabilité

Il n’existe pas d’enseignement permettant d’atteindre la réalisation de soi, plus abouti que le Yoga.

 

Les techniques dérivées qui utilisent les principes du Yoga, se comptent par centaines sous des noms divers et variés, quand ce n’est pas carrément un plagia, étiquetées simplement avec un nom différent.

 

Pour de nombreux observateurs, la séance de Yoga est une « gymnastique » sans plus, permettant d’acquérir une certaine souplesse.

 

Rappelons que pour le fondateur, la finalité de son enseignement est l’acquisition de la paix mentale. Pour y arriver un certain état d’esprit sera exigé, le moindre manquement aux principes fondamentaux, rendra caduque toute démarche. Aucun compromis n’est admis : « Si l’esprit du pratiquant n’est pas pur, il n’obtiendra aucun résultat. » Voilà qui devrait dissuader tous ceux qui utilisent le Yoga à des fins commerciales. D’ailleurs la partie travail physique n’étant qu’un des huit principes fondamentaux. C’est la plupart du temps, le seul principe retenu par les techniques dérivées citées plus haut.

 

Une pratique régulière du Yoga, amène de façon sûre, un mieux-être général, une atténuation de certaines faiblesses comme l’impatience, la colère, la peur…

 

À un niveau plus avancé, il va être possible avec un choix particulier de mouvements, de modifier certaines faiblesses tant du corps que de l’esprit. Ne parlons pas de pouvoirs extraordinaires développés par certains Yogi comme supprimer complètement la douleur ou de synthétiser le carbone de l’air, leur permettant de ne pas se nourrir pendant des mois. Restons dans le domaine du réalisme, avec le choix de certaines postures, on peut renforcer considérablement ses capacités physiques et psychiques.

 

Parmi le choix des différentes techniques il existe un groupe appelé Sthiti Kriya.

Les séances comportent des mouvements puissants, pratiqués essentiellement debout, dans le but de stimuler l’énergie.

Avec ce type de séances, nous obtenons un renforcement, un assouplissement et une harmonisation des différentes parties du corps. Elles sont le garant d’un bon équilibre et d’une bonne mobilité générale de tous les segments corporels. Elles tonifient la musculature des membres, du dos, de l’abdomen, tout en préservant la souplesse des ceintures scapulaires et pelviennes. Ce type de séquence constitue donc une compensation idéale à la vie sédentaire.

 

Ces techniques vont avoir plusieurs effets.

 

  1. Elles peuvent être pratiquées en début de journée pour susciter un élan physique et psychique particulier.
    Elles préparent le corps aux différentes sollicitations qu’il aura tout au long de la journée : soulever, faire un créneau, monter, courir… mais également faciliter toute démarche exigeant de la détermination, du courage, voire de l’audace.

    Il va être possible de les combiner avec des séances à prédominance couchée, dites supta, au cours d’une journée. La séance à caractère Sthiti Kriya, debout, énergie, force, détermination, le matin, séance à caractère supta, couché, détente, relâchement, le soir.

  2. Dans des situations précises comme le manque d’enthousiasme, la dépression, la timidité, l’apathie, la peur, l’application régulière de Sthiti Kria, comprenant certaines postures puissantes, spécifiquement choisies à cet effet, peut constituer un programme utile. Elle peut donc remplir une réelle fonction thérapeutique. La fermeté et la confiance requises pour l’exécution de ces postures, ayant des effets positifs, autant sur le corps que sur le mental du pratiquant.

    Elles peuvent être une aide importante pour un passage difficile à affronter dans notre vie, un changement, une rupture…Un ami avait laissé son travail pour devenir professeur de Yoga. Sa situation était critique, étant passé, d’un salaire de responsable de magasin, à moins que le SMIC. Notre professeur lui prodigua ce conseil : « c’est dans ces moments de difficultés que nous avons envie d’abandonner, il faut surtout t’accrocher à ta séance ».

    Ce type de séance conviendrait aussi parfaitement à un jeune, introverti, timide, manquant de confiance. L’attitude du corps ayant une action sur le mental.


  3. Les séquences debout présentent des phases dynamiques et statiques qui peuvent également entrer dans un programme de préparation à la pratique du sport en général. En effet, en pratiquant avec une certaine intensité, il est parfaitement possible d’utiliser le travail debout pour augmenter la force pure et l’endurance à l’effort.

    Mais attention, certaines personnes ayant été conditionnées dans leur enfance, par la compétition, et la hantise du résultat vont être attirées par ce type de pratique.  Elles vont les conforter dans leur conditionnement. Ils veulent à tout prix « se dépasser », obsession de notre société de performance. Il s’agit d’être à l’écoute de nos capacités, sans vouloir se comparer à quiconque.
    Les séances à caractère supta (couché) qui amènent détente, relâchement et acceptation leurs seraient mieux adaptés.


  4. Parmi les autres bienfaits de la pratique du Yoga, il y a la clarté. C’est une conséquence qui n’est pas propre aux séances essentiellement debout, sthiti, mais à toutes les séances en général.

    Très souvent notre mal-être provient d’un manque de clarté dans notre esprit. Combien de fois nous sommes-nous acharnés à obtenir quelque chose pour nous rendre compte une fois acquise qu’elle ne nous apportait strictement rien. Le Yoga développe notre acuité de façon considérable.
    Nous ne sommes pas heureux parce que nous possédons ceci ou cela, nous sommes heureux, quand tout simplement nous sommes en paix.

 La paix profonde et sans limites dont parle Patanjali est simple, non violente, accessible à tous sans le moindre artifice.  Ni ego surdimensionné, ni tee-shirts Armani, ni muscles saillants, ni serpent tatoué sur le sein.

 

Les détails sur les asanas et la pratique sont énoncés par Patanjali dans trois aphorismes du livre II :

46.II – 47.II – 48.II

 

L’aphorisme 46 –   Sthirasukham âsana  – stabilité/bien-être 

Comme le dit Gérard Blitz : « Être fermement établi dans un espace heureux ».


On peut le traduire de la façon suivante :

 La discipline corporelle comporte la pratique régulière d’asanas, exercice physique caractérisé par la présence associée des qualités de stabilité et de bien-être ».

Stabilité, sthira (en sanskrit) : la faculté d’attention est stabilisée dans une observation fluide et ininterrompue. Sur le plan physique, cette stabilité s’exprime dans les asanas, l’équilibre et la fermeté des mouvements et des attitudes.

Suka : le résultat de cette expérience est un profond sentiment de bien-être.

 

L’aphorisme 47 – Prayatna-shïtilya-ananta-samâpatti-bhyam

Ajustement de l’effort/relâchement et empathie au souffle fini de la vie.

Patanjali utilise le terme « ananda » que l’on peut traduire par infini,
illimité.

Cette notion est très importante, car elle insiste sur le fait que la réalisation est la conséquence d’une synergie de comportements. Attention portée dans le mouvement que l’on exécute, attention sur la respiration, attention sur le flot de la vie qui coule à l’intérieur de nous.

Ce n’est pas seulement l’enchainement de mouvements réalisés avec le corps, comme en gymnastique. Nous sommes avertis : «il est possible de copier la forme, mais si le cœur de celui qui pratique n’est pas pur, il n’obtiendra aucun résultat ».

Les qualités ne peuvent être obtenues qu’avec l’attention. En observant les réactions du corps et de la respiration dans les différentes postures qui font partie de la pratique.

L’effort musculaire responsable des mouvements et du maintien des attitudes est constamment réajusté dans une recherche de la perfection.

Le relâchement de toutes les tensions inutiles à l’accomplissement de l’asana et l’autre composante de la méthode. Également réajusté à chaque instant, ce lâcher-prise corrige, facilite, oriente l’effort.

L’association consciente de l’effort et du relâchement maintient la vigilance et produit la bienfaisante perception du bien-être.


Pour approfondir cette action, le couple effort-relâchement est soutenu par l’exploration attentive des modalités infinies de l’écoulement de la vie dans le corps. L’observation, le contrôle et l’allongement de la respiration sont les éléments majeurs de cette expérience intérieure.

La pratique demande une très grande humilité et un très grand détachement.

 

L’aphorisme II.48 – Tato dvandva-an-abhigâtah

on acquiert la maîtrise des couples d’opposés qui mène à invulnérabilité.

« À partir de cela, on n’est plus assailli par les dilemmes et les conflits »


Une pratique adéquate et assidue de cette discipline corporelle développe progressivement une résistance naturelle aux conséquences néfastes résultant des situations opposées et de la souffrance qui y est associée.

 

L’homéostasie, notion médicale, est la capacité du corps à maintenir stable son milieu interne malgré les variations constantes de son environnement. Pour la science, l’importance de l’homéostasie est telle que l’on considère que la plupart des maladies sont causées par un déséquilibre.

Toute la journée, notre corps doit s’adapter à des contraintes.

Avec les années, surtout lorsque le style de vie laisse à désirer, les organes et les mécanismes de régulation deviennent moins efficaces et notre milieu interne devient de plus en plus instable. Ceci augmente le risque de maladies et entraîne toutes les modifications inhérentes au vieillissement.

L’inadaptabilité augmentant avec l’âge.

La pratique régulière du Yoga permet de ralentir considérablement le vieillissement du corps.

Dans la séance, nous harmonisons l’activité de vyâna, (relier) par la synergie de la pensée, du corps, du souffle et des sensations profondes, le Yogi renforce considérablement son homéostasie. Le sentiment de bien-être que l’on éprouve à la fin d’une séance en est la preuve.

Le Yogi peut endurer et même minimiser l’effet des influences extérieures sur le corps : l’âge, le chaud, le froid, la nourriture et le travail. Il n’est plus exalté par le succès ni déprimé par l’échec, étant conscient que ce ne sont que des situations passagères.

Il vit dans un meilleur équilibre physiologique, émotionnel, moral et mental, ce qui lui assure une excellente santé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1 Commentaire

  1. valerie mousselin

    bien reçu et bien lu. par ces temps qui courent et ce que nous vivons dans le pressent cessons de nous bercer d illusions*s. on doit absolument se réveiller pour aller vers demain autrement. arrêter de fuir la réalité va nous être utile si l homme ne se réveille pas pour changer ses comportements les gens fuient encore..ou ignorance ou carrément non n,intelligence cherchent a se rassurerez utilisant tous les grigris ^possibles en attendant l urgence gronde on s en aperçoit en ce moment..merci Pierre pour tes messages que je lis régulièrement.et qui apporte savoir et intelligence ..
    amicalement Valérie

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